4. « Des poulaillers équipés pour consom 4. « Des poulaillers équipés pour consommer moins d'énergie
Grâce à un ensemble d'investissements économes en gaz et en électricité, les bâtiments d'Alexandre Plu sont peu gourmands en énergie.
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Avec 0,66 kg/m2/lot de propane contre près de 1,1 kg/m2/lot en moyenne dans le Grand Ouest, les poulaillers d'Alexandre Plu à Tennie (Sarthe) affichent leur « basse consommation ». Installé en 2009, après une expérience de salarié agricole, Alexandre a démarré ses trois bâtiments de 1 300 m2 respectivement en novembre 2009, décembre 2011 et février 2012. « Le premier a tout de suite très bien fonctionné, explique-t-il. C'est pourquoi j'ai construit assez vite les deux suivants en tirant parti de ce qui marchait. » Sa marge brute témoigne de son efficacité technique. Elle atteint 51,48 € /m2 en 2010-2011 contre 37,66 € /m2 pour la moyenne de groupe CerFrance.
MURS ET TOIT ISOLÉS
« Dès le premier poulailler, j'ai fait le choix d'une bonne isolation. Les murs latéraux et les pignons sont en panneaux sandwichs avec 6 cm de polystyrène et un bardage extérieur en tôle laquée. Les plaques de fibre ciment ondulées de la toiture sont isolées avec 50 mm de mousse de polyuréthane », précise Alexandre. Les portails des pignons et les portes latérales sont aussi isolés. En polycarbonate de 16 mm, les fenêtres apportent la lumière naturelle pour le bien-être des animaux, mais aussi pour réduire le temps d'allumage des néons et donc les dépenses électriques.
Le chauffage, au gaz propane, est assuré par des canons à air chaud. Egalement appelés aérothermes, ils sont positionnés à l'extérieur. Ce système améliore déjà les consommations par rapport à des radiants. Pour réduire encore la consommation, Alexandre a installé des échangeurs de chaleur dans ses deux bâtiments les plus anciens. L'installation réchauffe l'air entrant avec la chaleur prélevée dans l'air sortant : l'air chaud vicié, extrait du bâtiment, et l'air frais extérieur traversent l'échangeur chacun dans un sens mais ne se croisent jamais.
« Pour l'instant, je n'ai pas installé d'échangeur sur le dernier bâtiment, signale-t-il. J'attends d'en mesurer précisément l'intérêt sur une année complète car l'équipement coûte quand même 18 000 e. L'impact est pour l'instant positif. Je réduis de 10 à 15 % ma consommation de gaz. Je descends ainsi à environ 800 kg de gaz par lot, ce que j'estime être une bonne performance. »
DES COMMANDES CENTRALISÉES
D'autres éléments techniques contribuent à ses faibles consommations. Ainsi, les trappes d'aération ne sont pas continues mais discontinues. Traditionnellement, les trappes d'air des bâtiments avicoles s'ouvraient en une seule fois sur une grande longueur, ce qui ne permettait pas d'ajuster l'entrée d'air aux besoins des animaux.
Chaque bâtiment possède un ordinateur de gestion d'ambiance, centralisant les fonctions de commande du chauffage et de ventilation. Les compteurs de gaz et d'électricité sont aussi reliés pour un meilleur suivi. Le boîtier électronique relève la température et l'hygrométrie à l'intérieur. Il calcule automatiquement le minimum de ventilation nécessaire en fonction d'une part de l'humidité et de la température extérieures, et d'autre part du poids des animaux. En effet, les besoins en oxygène augmentent, comme les rejets d'ammoniac avec l'âge des volailles. Le système travaille pour l'instant à partir de données théoriques, ajustées en fonction des pesées manuelles réalisées par Alexandre qui prévoit d'installer ce mois-ci des pesons automatiques au sol. Les animaux y montent de manière aléatoire et fournissent des données précises en continu. « L'ordinateur commande l'ouverture des trappes et la mise en fonctionnement des turbines, ajoute-t-il. Mais il n'est pas question de le laisser tout faire : c'est aussi mon rôle d'éleveur de sentir si, selon l'humidité ou leur comportement, les animaux ont besoin de plus d'air. »
Les deux ordinateurs les plus récents communiquent avec le smartphone d'Alexandre qui n'habite pas sur place. « Je ne peux pas commander le boîtier à distance, mais il m'alerte en cas de problème et je peux donc arriver rapidement ».
ÉLECTRICITÉ : 50% EN MOINS
Même les néons n'ont pas échappé à l'objectif d'une réduction de la consommation : le choix de néons haute-fréquence régulés par ballast électronique et la lumière naturelle apportée par les fenêtres permettent de réduire la consommation de 50 % par rapport aux élevages du Grand Ouest. Au final, chaque poulailler a coûté environ 250 000 € et la station de compostage 130 000 €. Le projet a aussi bénéficié d'aides directement liées à la nature économe des bâtiments. En 2009, Alexandre Plu a ainsi reçu une aide de 7 000 € de l'Etat (PPE) pour son premier récupérateur de chaleur. Le second bâtiment a été soutenu à hauteur de 38 000 € par la Région Pays de la Loire. Enfin, la station de compostage a reçu une subvention de l'Agence de l'eau (40 %) et de 7 500 € du Conseil général de la Sarthe.
Le projet a aussi été soutenu par le groupement Huttepain aliments avec les 3 €/m2 octroyés à tout nouvel investisseur et la revalorisation de 5 €/t de poids vif en poulet et de 7€/t en dinde durant cinq ans.
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